Positionement des Capitaux Risqueur (12/2000)

Tout d’abord, il est nécessaire de repositionner les capitaux risqueurs à leur place.

Ils n’ont jamais eu aucune volonté de permettre aux start-up de vivre.

Leur seul et unique but est de faire de l’argent en misant sur des sociétés à fort potentiel, puis de se retirer en récupérant leurs mises et de substantielles plus values.
Leur rôle dans ce gigantesque monopoly est capital, car il est à la base d’une quasi-escroquerie organisée.

Lors du lancement d’une start-up, ces financiers apportaient de l’argent avec assez de facilité, et avec un objectif clair à court, moyen terme, l’introduction en bourse.

Pour ma démonstration, je vais repartir du lancement d’une de ces start-up :

Un projet plus ou moins bien ficelé, établi par un jeune ambitieux était proposer à un business angel ou à un capital risqueur.

Si le projet était viable, car déjà bien avancé dans sa conception technique, c’est-à-dire que le site existait, ou qu’une maquette était prête, ces financiers avançaient les fonds nécessaires sans trop de difficulté, malgré l’absence d’études prévisionnelles sérieuses.
La start-up devait alors faire vite, elle avait environ moins de 18 mois pour arriver à l’introduction en bourse, qui théoriquement est refusée à toutes entreprises de moins de 36 mois d’existence (Que faisait la COB ???).

Comment ?

La jeune pousse devait se faire connaître sur un segment théoriquement novateur, et par conséquent brûler du cash en communication (voir mon dossier sur Clust) tout en faisant croire à une idée révolutionnaire.

Dès que la sauce avait pris, que la start-up était connue, générait du trafic, et commençait à rentrer des recettes publicitaires (d’habitude des recettes qui sont déposée par d’autres start-up, chez lesquelles, notre start-up a également placé des encarts, le tout évidemment compensée dans les comptes et donc non générateur de liquidité), la jeune pousse était mure pour l’introduction en bourse.

A ce stade de l’avancement de la société, les liquidités versées par les Capitaux Risqueur et Business Angel étaient largement entamées, les pertes s’accumulaient.
Dès l’introduction, les boursicoteurs se sont rués sur ces « opportunités » capables de faire de miracles.

Les cours s’envolaient, et c’est à ce moment que la plupart des investisseurs des premiers jours se désengageaient afin d’engranger les plus-values sur la cession des titres.

Ils conservaient évidemment une partie du capital afin de ne pas mettre trop de titres sur le marché, et surtout de ne pas être à posteriori accusé d’avoir abuser des petits actionnaires.
Les plus values réalisées sur le cession partielle des actions permettaient de couvrir largement les éventuelles moins-values futures du titre, et surtout de couvrir les capitaux initialement apportés.

De plus la valorisation de ces sociétés étaient largement farfelue, car je n’ai jamais vu d’évaluation effectuée d’après les normes en vigueur (évaluation d’après les flux de profits calculés à partir d’éléments sérieux, ou fondée sur le patrimoine, que dire aussi de société dont les Bilans de fin d’exercice étaient non audités…).

Dès que les secousses sont apparues sur la « net-économie », la plupart des cours des start-up dont l’introduction avaient été effectuées se sont littéralement effondrées.

Et pour cause, ces sociétés étaient évaluées sur du vent…

Le plan d’emprunt risque, qui est déterminant pour choisir un placement, était souvent négatif…

Les perdants sont évidemment les petits actionnaires qui ont cru gagnés dans ce monopoly, alors que la partie était perdue d’avance.

Les capitaux risqueur ont récupéré la majeure partie de leurs apports financiers.
Tandis que les petits épargnants l’ont dans le baigneur, ainsi que toutes les petites entreprises qui avaient de la trésorerie à placer et qui ont perdu parfois 80 % des placements(et certaines grandes qui étaient aveuglées par la flambée des cours) .

D’ailleurs, il va falloir surveiller les résultats financiers des sociétés, car je parie que celles qui ont joué et perdu, ont, au cours de cette année, « oublié » de provisionner les moins values sur titres, et que pour la clôture de leurs exercices, des pertes financières importantes apparaissent.

Subitement…