Frappée de plein fouet par la chute de la consommation de produits high-tech et ses conséquences sur la publicité, les groupes de presse informatique multiplient les plans sociaux, quand ils ne mettent pas la clé sous la porte.
Ordinateurs, jeux informatiques, marchands en ligne, la déferlante a déjà englouti pas mal des stars de la high-tech.
Voici maintenant que la vague « start up » se referme sur les magazines qui sont nés et ont surfé sur elle, les envoyant bien souvent par le fond.
« Les entreprises auraient dû se rééquiper cette année mais on n’a rien vu venir, le grand public ne consomme pas autant que prévu et les grands constructeurs informatiques ne font plus de pub mais des ‘profit warning’ (des mise en garde sur résultats financiers) », explique Jean Weiss, le président du groupe de presse informatique Tests.
Moins d’offres d’emplois
Rachetée fin juin par des fonds d’investissements anglo-saxons, cette ex-filiale de Vivendi Universal a annoncé début septembre la suppression de 117 emplois sur 435 et l’arrêt du Nouvel Hebdo et d’Internet professionnel.
Tests, qui tenait mardi un comité d’entreprise extraordinaire, parie sur ses trois titres vedettes, 01 Informatique, L’Ordinateur individuel ou encore Micro Hebdo.
En France comme à l’étranger, les dépenses publicitaires pour les hautes technologies ont décroché. Un tiers de recettes en moins sur ce poste, estime Jean Weiss.
Autre source de rentrées importante, les annonces d’emplois ont diminué de 70%, toujours selon le président de Tests.
Trop de titres
Peter Goldstein, directeur général de VNU Publications France : SVM, SVM Mac, PC Expert et PC Direct, partage la même analyse : « Les beaux cadeaux comme le boom de l’Internet et l’an 2000 ont masqué la tendance réelle, c’est-à-dire un marché assez plat et beaucoup trop de titres », explique-t-il, reconnaissant subir désormais la « forte pression » de sa maison-mère néerlandaise.
En France, VNU (l’éditeur de Science et Vie Micro entre autre) a effectué une coupe de 40% de ses effectifs avec la suppression de 54 postes.
L’horizon n’est pas moins sombre pour le troisième larron de la presse informatique dans l’Hexagone, IDG Communications (Le Monde informatique, Distributique, Réseaux et Télécoms…).
La filiale de l’américain International Data Group, leader mondial du secteur, avait annoncé la suppression de 27 postes en début d’année.
Elle vient de récidiver avec un second plan social qui touche désormais 35 salariés sur 120.