Ils sont tristes parce que plus personne ne les aime, ne les comprend et ne leur fait confiance.
Alors qu’il y a seulement 2 ans ils étaient formidables.
En même temps je comprends ce qui se passe.
Je ne me suis jamais autant marré que pendant la période d’euphorie du « e-business ».
Tout le monde avait un projet leader et tellement mieux que les autres, les investisseurs qui n’y comprenaient rien cramaient le plus d’argent qu’ils pouvaient (cash burn rate), les médias trouvaient qu’internet c’était la révolution, les jeunes entreprenautes traitaient les dirigeants de l’ancienne économie de ringards, enfin bref le Monde appartenait à ceux qui avaient des ##### numérisées.
On nous vendait de l’internet à toutes les sauces !!!
Et puis quand l’on demandait à des Start-up en quoi leurs services pouvaient intéresser les internautes, on expliquait que rapport à leur Business plan et concernant la dernière étude à la mode rapporté au nombre d’internautes publié, alors leur chiffre d’affaire à 5 ans étaient de 1 milliard de francs. Bref pas beaucoup d’arguments très convaincants.
Ce que je peux dire, étant moi-même un internaute depuis 1996, c’est que ces 2 années d’euphorie ont été une vague fumisterie à destination des foules incrédules.
Comment ne pas qualifier de fumisterie ne ce serait ce que le nombre d’internautes français publiés chaque mois : 7,8 Millions d’internautes qui se seraient connectés 1 fois pendant les 12 derniers mois. En quoi une personne qui se connecte 1 fois /an peut-il être considéré comme un acheteur potentiel ou un client ?
Et le modèle publicitaire ? Taux de conversion de clic – de 2% (et encore, je suis TRES généreux).
Qui aujourd’hui gagne de l’argent avec la pub ?
Et les études qualitatives ? De la science fiction. On a tellement expliqué au gens qu’internet c’était le truc qu’il fallait utiliser, que l’on se retrouve aujourd’hui avec des panels d’utilisateurs menteurs. Ils ont tellement honte de dire qu’ils ne connaissent rien à internet, qu’ils disent oui à toutes les questions : — avez-vous acheté ce mois-ci sur internet
« Oui ».
J’en passe et des meilleures.
Et je ne vous parle pas des statistiques de connexions qui sont totalement faux. Imaginez que vous additionniez le nombre d’utilisateurs uniques revendiqués par les 50 sites « les plus visités » et que vous les rameniez à 1 journée et aux nombres d’internautes français, je suis sûr que l’on serait surpris du nombres d’internautes qui se connectent chaque jour sur le net. Et tous ces sites de services inadaptés et redondants ? Et le Wap, cette révolution poussiéreuse qui nous expliquait qu’on allait enfin avoir un minitel dans notre portable…quel foutage de gueule.
Je trouve même que le marché et les financiers ont été très gentils avec les start-up.
Comment soutenir une entreprise qui dépense plusieurs dizaines de millions de francs en pub et qui au bout de 2-3 ans d’existence ne fait qu’une vingtaine de millions de francs de C.A.
Dans l’économie traditionnelle ce genre de cas n’existe pas. A moins d’avoir un produit à vendre, mais certainement pas dans le service qui représente la majeure partie des start-up.
Je ne crois pas qu’internet soit une « révolution » au sens industriel du terme. Je pense juste que c’est simplement un nouveau média comme la TV ou les journaux. D’ailleurs pour s’en convaincre il suffit de regarder le nombre important de site qui ne font que reproduire des systèmes déjà existants dans le monde réel : marchand, medias, tv…
Bref rien de neuf.
La véritable révolution n’est pas dans le support mais dans le fait qu’aujourd’hui l’information est devenue l’enjeu n° 1 de ce nouveau siècle, il suffit de voir pour preuve la puissance des groupes Medias tels AOL/Time Warner, Vivendi/Universal,Berstelmann…
Donc le plus important n’est pas le contenant mais le contenu.
Je n’ai rien contre les entreprenautes, je pense juste que leur arrogance et leur naïveté leur a fait croire que leurs entreprises étaient différentes des autres.
Aujourd’hui finalement ils sont juste traités avec pragmatisme et sérieux.
Ce n’est qu’un juste retour des choses.
Et surtout arrêter de vous apitoyer sur votre sort.
Alors arrêtez de vous regarder le nombril, et comportez-vous comme des entreprises responsables et normales.