Start up, investisseurs, justice… tous acteurs de la vie économique.
De temps en temps la justice rencontre les uns et les autres : les start up ne sont pas différentes des autres entreprises de création récente et à développement rapide.
Ce sont d’ailleurs, faut-il le rappeler, des entreprises avant tout.
Comme telles, elles doivent financer leur développement, assurer leur équilibre financier, batîr des stratégies qui les rendent pérennes.
Si le droit a commencé à donner les premières réponses aux conflits spécifiques de la nouvelle économie (droits d’auteurs, sécurisation des paiements, maîtrise des contenus, etc…), les difficultés financières des dotcoms amènent aussi les tribunaux concernés à traiter ces sujets.
On ne le dira jamais assez, que ce soit dans la nouvelle ou traditionnelle économie, l’anticipation de la crise de trésorerie est le meilleur moyen de prévenir le dépôt de bilan.
A quel horizon se placer ? quelques semaines, trois mois, six mois…?
Il est évident qu’un BP qui prévoyait une levée de fond tous les six ou neuf mois début 2000 s’est trouvé court après l’e crash.
Sans argent frais, plusieurs solutions :
– Réduire la voilure de façon drastique, en attendant de convaincre de nouveaux investisseurs (mais parfois ceci est totalement en contradiction avec la nécessité de batir sa part de marché au plus vite), ou de se faire racheter par un concurrent ou un industriel.
– Changer de BP et/ou de BModel, ce qu’ont fait certains site d’achat groupé, pour se tourner vers du e-commerce de niche.
– Arrêter le projet et décider la dissolution anticipée de la société : c’est la fermeture sans laisser d’ardoise auprès des tiers.
– Déposer le bilan « à temps », c’est à dire lorsqu’il reste suffisement de trésorerie pour poursuivre l’activité quelques semaines, pour qu’un repreneur puisse être recherché dans un cadre juridique sécurisant.
– Déposer le bilan et demander la liquidation judiciaire immédiate, si l’activité ne peut être poursuivie.
Pour ce qui concerne la valorisation d’une dotcom en liquidation ou en redressement judiciaire, elle se fera (comme pour toutes les entreprises) en fonction des prix que le marché fixera, avec les critèrs spécifiques au secteur de l’entreprise.
Outre le fait que ce prix ne sera sans doute pas suffisant pour régler les créanciers, il ne compensera jamais les investissements réalisés, financiers et humains pour ceux qui auront dépensé sans compter leur énergie dans un projet auquel ils croyaient.
Mais c’est là aussi le lot de tous les créateurs d’entreprises, d’où ils puisent la motivation de rebondir encore et encore.
Des startups BP bâtis sur les financements hautement spéculatifs du début de l’année 2000 arrivent en bout de course maintenant, les faillites s’accélèrent. A suivre, donc …