SHARK : Le requin qui voulait être une baleine
Lorsqu’on évoque SHARK, l’histoire a tout l’air d’une success story, comme seul Emmanuel Chain dans Capital pourrait nous les raconter. L’histoire de ce jeune vendeur de micro-informatique, qui avec quelques économies monte son propre magasin de micro, et qui en quelques années à peine, devient un nom incontournable dans le paysage informatique français.
La petite histoire veut que Stéphane Morin, le boss de Shark, aurait créé Shark avec les petites économies de vendeur informatique chez les biens connus AMI LE PRO. Bon, le 36 17 Infogreffe, il dit plutôt que c’est plus ou moins hébergé par un cabinet financier appartenant à son beau-père. C’est sûr que la première version fait quand même plus « rêve américain ». Dès le début, Shark a une politique très agressive, notamment en ce qui concerne les prix. Alors la grande question était, comment faisait Shark pour proposer des Pentium complets à moins de 10 000 balles, lorsque la concurrence n’y arrivait pas ? Morin avouait dans Distributique qu’il margeait à 3% (alors que la moyenne nationale des assembleurs oscille entre 15% et 20%). De plus, il criait haut et fort à qui voulait l’entendre qu’il passait outre les grossistes chinois qui contrôlent la majeure partie du marché. En fait l’astuce consistait plutôt à faire payer les clients avant la livraison des machines, permettant ainsi une avance de trésorier considérable. Donc, tout allait bien ? Bah pas tout à fait, puisque assez rapidement, les premiers problèmes ont commencé à arriver…
Tout d’abord, le contenu des machines n’était pas toujours celui décrit dans les pubs. Par exemple, vous pensiez avoir fait acquisition d’une machine avec une Diamond Stealth 968 et vous aviez une merdique Expertcolor à base quand même du même Chip. Ou alors les Matrox Mystique qui se transformaient en S3 Trio. Que dire de tous les clients qui ont découvert que leurs P100 étaient des P75 ou 90 grattés ? ? Lorsqu’on connaît un minimum le matériel, on pouvait vérifier sur place le contenu, mais lorsqu’on est novice, ou qu’on habite la province …. Remarquez bien, c’est bien fait pour la gueule des mecs, qui pour gagner 500 balles, se sont tapés 200 bornes. Le jour où ces gens là comprendront la notion de service, il tombera de la m…. .Lorsque vous alliez au magasin rue d’Hauteville, il était toujours marrant de voir les gens faire la queue devant le service technique, et vous décourager d’aller acheter. D’ailleurs, il nous est même arrivé une fois de nous faire arrêter par un employé de chez Shark à l’entrée du magasin qui nous demanda si nous venions pour le SAV ou pour acheter.
On a accusé Shark de tous les maux, mais en fait beaucoup était non fondés. Mais on reste en droit de se demander si ils étaient dépendants de la société SHARK (bah oui le même nom), specialisée dans la revente en gros de matériel informatique. Ceci aurait peut-être expliqué cela, Shark (les magasins) devenant ainsi, la boutique d’un grossiste, d’où les prix cassés. Pour se faire connaître, Morin n’a reculé devant aucune dépense. Enorme espace de pub dans les revues informatiques, 4 par 3 dans les grandes villes françaises, annonces fracassantes, partenariat avec l’OM (d’ailleurs j’aurais préféré qu’ils aillent emmerder le PSG, parce que ca leur a porté la poisse aux marseillais, je suis sûr que c’est ça), ils allaient même jusqu’à annoncer la sortie de machine avec des technologies qui n’étaient même pas disponibles sur le marché (avec des DVD, le Media GX , CPU MMX,etc. …). Mais ce qui aura été le plus désagréable et qui fait le plus peur dans cette affaire, c’est sans aucun doute l’attitude de la presse…
La presse s’est fait largement le relais des déclarations fracassantes, et le copinage entre l’assembleur et ces magazines « catalogues » n’en est que plus gerbant. On ne peut que rester béat d’animation lorsqu’un magazine passe l’interview de Morin qui déclare vouloir arriver à la qualité 0 défaut, même si il reste quelques problèmes mineurs, pendant que vous lisez dans les forums les déboires des clients de Shark. Que dire lorsqu’on voit les tests bidons dans les bouquins, qui vantent l’évolutivité de la machine, alors que moi j’ai vu des bécanes ne pas accepter des barrettes EDO ? Ou que penser lorsqu’on sait que la presse était au courant depuis octobre 1996 des problèmes de l’assembleur, et a pourtant continué à passer les pubs, et les articles sur Shark. Il y en a même un qui parlait de l’assembleur troublion de l’informatique, comme si Morin était le messie, au mois de février alors que la cessation de paiement avait déjà été prononcée ! Mais bon, lorsque l’on passe 5 ou 6 pages de pubs dans un canard, on donne beaucoup de fric a ce canard… lorsque l’on ne payes pas le canard, il a tout interet a vous faire passer encore pour pouvoir etre payé…
Bref quand vous etes au plus mal les canards vous font passer en se doutant qu’ils ont peu de chances d’etre payés… Mais si ils passent pas la boite, alors elle ferme dans tout les cas a 100% et vous perdez votre mise, si vous lui passez une pub, il a une chance de vous payer…
Le poisson se mord la queue.
En fait, personne n’aura réussi à cerner ce personnage, qui prenait tout seul, et en secret, les décisions quant aux prix des machines, et d’ailleurs malgré le redressement judiciaire, il continuait à pratiquer des prix complètement cassés. Et dire qu’il y à encore eux des gens pour faire confiance à cet homme. Difficile de savoir si c’est un megalo rêveur
ou un escroc sans morale, le fait est qu’on compte par centaines les victimes de ces gens, et que les assembleurs qui avaient déjà une mauvaise image de marque, ont subit les retombées de ce requin qui voulait se faire plus gros qu’une baleine.
Ce qu’il faut savoir c’est que Mr Morin, existe toujours et qu’il vends toujours des micros en france…
Tout le monde du milieu micro le sait … mais tout le monde ferme sa gueule !
YKO Computers (http://www.ikone.com/) est gere par lui de maniere non officielle … c’est le vrai gerant, la personne inscrite comme gerant au registre n est qu’une simple marionette … Methode trop courante dans le milieu Micro.
Que faire ? Il faudrait que quelqu’un est les moyens de foutre la merde dans tout ca.
Ce devrait etre a la presse, la vraie, celle qui a des moyens de faire cela … mais ce n’est pas le cas …
… et malheureusement ce n’est qu’un mal parmi tant d’autres …