Un petit dossier, pour expliquer à la jeune génération le terme cookie en informatique, pas en cuisine, bien sûr.
Le nom de « cookie » (petit gâteau) vient de la culture potache (très présente dans les années 70 et 80, puis 90 avec la démo scène) qui sévissait (et sévit encore) chez de nombreux (j’espère) développeurs informatiques.
Au départ, il y a des années lumières de cela, au temps des « dumb terminals » (terminal sans « intelligence » ou écran passif, à l’opposé d’un PC moderne) connectés à un mainframe (gros ordinateurs, comme les RS 36 d’IBM, ou les GCOS du Français BULL), certains facétieux avaient imaginé un virus informatique : l’écran affichait (en texte, les images étaient … inimaginables dans ces temps reculés) : « gimme a cookie » (donne-moi un petit gâteau) et interrompait le programme en cours. La seule façon pour l’utilisateur de récupérer son programme était de « donner » un cookie, en tapant « Cookie ».
Bien plus tard, lorsque Jim Clark a fondé Netscape en 1994 (ex Mosaic Communications) avec la compagnie de Marc Andreessen et de son savoir-faire (« Mosaïc », le tout premier navigateur Web, c’était lui, entre autres), les techniciens qui ont réalisé les navigateurs Nestcape avaient toujours la même tournure d’esprit potache ou estudiantine (cf le premier logo avec le dragon « Mozilla »). Lorsqu’il a fallu donner un nom aux fichiers créés localement par le logiciel de navigation à l’instigation du serveur, le nom de « cookie » est réapparu spontanément. Ça ne veut rien dire, c’est rigolo, ça peut faire penser aux « surprise cookies » (les biscuits chinois contenant un horoscope), ou au « Cookie Monster » (un personnage de B.D.). D’ailleurs, un des premiers logiciels (sur Mac O.S.) créés pour effacer de son disque dur les fameux cookies s’appelle « Cookie Monster ».
C’était le bon temps où Netscape créait des logiciels efficaces et inventifs. « Mais où sont les neiges d’antan » ?
01/2003